Les origines du village
Le tout premier nom donné à Saint-Hilaire, Villa Follones, laisse supposer que le village existait déjà au temps des Romains, peut-être même fut-il élevé sur un habitat indigène préexistant (?). Des fragments de poteries trouvés çà et là, ainsi que quelques pièces de monnaie, attestent en tout cas de la présence romaine sur le territoire. Le village est cité pour la première fois en 980 dans une charte du cartulaire des Guilhem, seigneurs de Montpellier.
Cette charte, l’une des plus anciennes du Mémorial des Nobles , témoigne de la cession faite au Xe siècle de l’église de
Saint-Hilaire par Riculfe et sa femme Guidinilde à un autre Riculfe. L’église était rattachée alors à l’évêché de Maguelonne et entrait dans l’une de ses circonscriptions : la viguerie de Mormellicum.
Au XIe siècle, le diocèse de Maguelonne est formé d’archidiaconés, lesquels donnaient lieu à des subdivisions se rapportant à la juridiction d’un doyen (troisième personnage après l’évêque et l’archidiacre). Saint-Hilaire faisait partie de la doyenné de Castries qui elle-même entrait dans l’archidiaconé de Ganges (le plus grand). Côté seigneurial, le territoire relevait d’un fief appartenant à Bermond I, seigneur de Sommières et de Montlaur. Les Bermond (nom d’origine Wisighothe qui signifierait force de l’ours), membres de la puissante famille d’Anduze, elle-même vassale et alliée des comtes de Toulouse, exercèrent cette domination, via la seigneurie de Montlaur, jusqu’au XIVe siècle.
Jusqu’à la Révolution, plus de la moitié des terres de Saint-Hilaire appartiennent au marquis de Montlaur, un domaine qui comprend le château : une immense bâtisse sise au milieu du village et ayant plutôt l’allure d’une grande ferme, laquelle abrite un vassal, dénommé généralement le seigneur du lieu.
Au début du XVIIIe siècle, le château de Saint-Hilaire est habité par Messire Théophile Daumartin, lequel semble avoir exercé un pouvoir excessif sur la population, tant et si bien que les habitants préférèrent abandonner leurs maisons et leurs terres plutôt que de souffrir ses violences. Un état de la paroisse ordonné par l’évêque de Montpellier est très éloquent sur le sujet : maisons abandonnées, terres incultes… Le village n’est qu’un tas de pierres et un spectacle de pitié. En 1743, l’intendant Le Nain ne dénombre que sept feux : Daumartin est décédé depuis 1737, mais la petite communauté se remet difficilement de ses exactions. Un nommé Pierre Saint-Jean est installé au château en 1748 ; le village retrouve son intégrité.
En 1793, le plus grand propriétaire est Gabriel Quinson, quatrième marquis de Montlaur, lequel demeure au château de Pondres, près de Sommières. La propriété passe ensuite dans plusieurs mains, entre autres la famille Carayon Talpeyrac (vers 1822), installée au château de Beaulieu.
En l’an II de la république, la commune appartient alors au canton de Restinclières. Un arrêté des consuls daté du 3 brumaire de l’an X (25 octobre 1801) l’intègre à celui de Castries.
Pendant la Révolution, Saint-Hilaire, quoique peu touché par les événements, en subit indirectement les conséquences : restrictions, réquisitions, disettes, etc. Un cahier de doléances, adressé en bonne et due forme à la sénéchaussée de Montpellier, fait état de toutes ces difficultés.