L’église

Construite au XIIe siècle, probablement sur un premier édifice révélé par la charte de 980. Elle présente quelques originalités mises en valeur par un décrépissage des murs extérieurs en 1992, puis intérieurs en 2006. Originalités témoignant d’un premier art roman méridional et qui sont parfaitement décrites par Pierre A. Clément L'églisedans son ouvrage Églises romanes oubliées en Bas Languedoc : « L’abside se caractérise par une recherche polychromique évidente. Entre la plinthe du soubassement et l’appui de la baie axiale, les maçons ont fait se succéder des assises de calcaire jaunâtre et des assises de calcaire gris bleu dont les teintes alternées rappellent l’ordonnance du cloître de Saint-Étienne de Tornac. Alors que les moellons clairs sont parés à la massette, les moellons foncés, layés au marteau taillant emprisonnent l’ombre dans les hachures et accentuent le contraste. Le jeu des teintes reprend au tiers supérieur avec une surprenante ceinture constituée par une assise claire en moyen appareil. L’alternance continue avec quatorze arcatures monolithes en calcaire gris (faux arcs évidés dans une pierre – formule architecturale simplifiée et qui connut un grand succès). Elles sont couronnées d’un cordon clair de dents d’engrenage (1) dont les pointes sont orientées alternativement à droite et à gauche. La corniche, très dégradée, de couleur grise, complète la partie polychrome. »
« La baie axiale à double ressaut est ornée, au-dehors et au-dedans, d’un simple tore qui redescend jusqu’à l’appui où il retombe par une base moulurée. L’absence de contreforts incite à penser qu’à l’origine la nef était couverte d’une charpente. La voûte à berceau est donnée comme très récente à cause de l’absence d’arcs doubleaux. »
Matériaux employés « Le calcaire abonde dans la région sous des formes les plus variées, mais la possibilité de trouver de la pierre à bâtirL'église à peu près partout a été une dangereuse tentation pour les constructeurs », nous dit en substance l’un des fascicules (Mémoires et documents – fondation Joseph Pouchet) de la Société Archéologique de Montpellier.Remarque qui s’applique assez bien à l’église de Saint-Hilaire où certains moellons ont effectivement souffert avec le temps. Le même document fait état de nombreux croquis, notamment un plan intérieur en coupe de la nef suivi de ces quelques mots : « Esquisse d’un minuscule transept au moyen d’une arcade plus élevée, plus étroite et plus profonde que celles qui garnissent les flancs de la nef. »Ajoutons à cela une abside en cul de four ; une baie latérale mise à jour lors de la réfection des murs extérieurs ; ainsi que deux  traits obliques creusés à même la pierre, sur la partie supérieure de la façade : probablement un blâme dû au fameux chef protestant, le duc de Rohan, lequel mit à feu et à sang la région en 1622.

Le décrépissage intérieur, en 2006, a permis quelques autres découvertes : une porte côté occidental, au bas de la nef ;Le choeur une fenêtre au-dessus de la tribune ; deux ou trois niches dans le chœur, ainsi que la trouée qui donnait à l’ancien clocher ; des traces de plusieurs croix de consécration sur les piliers ; et, sur  le mur oriental, entre deux couches de plâtre, les restes d’une peinture d’époque récente représentant une sorte de fronton. La surprise venant surtout du bâti dans son ensemble qui, remanié apparemment plusieurs fois, révèle nombre d’appareils très différents.

(1) Les dents d’engrenage dans l’architecture romane : elles sont un motif si simple que leur évolution est brève. Les plus anciennes présentent des faces égales et régulièrement orientées sous un angle de 45° (église de Vailhauquès). Par la suite on a eu l’idée d’augmenter une des faces en variant son inclinaison afin d’obtenir une alternance inégale de la lumière et de l’ombre. Ce qui n’en fait pas de véritables dents d’engrenage, mais plus exactement une crémaillère. C’est le cas pour Saint-Hilaire.